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Réforme du DPE : Ce qui va changer dès 2026

la réforme du DPE au 1er janvier 2026

Auteur : Nicolas Mouligner

Temps de lecture : 6 minutes

Mis à jour le 02/09/2025

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu un élément central du marché immobilier français. Obligatoire pour vendre ou louer un logement, il renseigne sur sa consommation d’énergie et son impact en matière d’émissions de CO₂. Pourtant, depuis sa généralisation, de nombreux acteurs dénonçaient une anomalie dans son mode de calcul : l’électricité, pourtant largement décarbonée en France, était pénalisée par rapport aux énergies fossiles.

Pour corriger cette situation, le gouvernement a décidé d’apporter une modification majeure à compter du 1er janvier 2026. Cette réforme du DPE vise à rendre le diagnostic plus cohérent, plus juste et plus en phase avec les objectifs de transition énergétique du pays.

Les nouveautés du DPE en 2026

Un nouveau coefficient pour l’électricité

Le changement le plus attendu concerne le coefficient de conversion de l’électricité. Jusqu’à présent, celui-ci était fixé à 2,3, ce qui avait pour effet d’augmenter artificiellement la consommation d’énergie primaire des logements chauffés à l’électricité.

À partir de 2026, ce coefficient sera abaissé à 1,9. Concrètement, cela signifie qu’un logement consommant 10 000 kWh d’électricité finale sera désormais évalué à 19 000 kWh d’énergie primaire au lieu de 23 000 kWh. Cette simple révision de calcul peut faire gagner une à deux classes énergétiques à certains logements, en particulier les petites surfaces chauffées à l’électricité.

Quels logements vont bénéficier de cette réforme ?

Cette modification concerne en priorité les logements chauffés à l’électricité. Selon les estimations, près de 850 000 logements classés F ou G (souvent appelés “passoires énergétiques”) devraient sortir de cette catégorie défavorable.

La réforme est aussi une bonne nouvelle pour les petites surfaces (moins de 40 m²), comme les studios ou les T1, qui étaient souvent mal classés en raison de leur forte consommation énergétique rapportée au mètre carré. Grâce à cette réforme, certains pourront passer de la classe F à la classe D, ou même mieux, sans aucun travaux.

Bon à savoir
Bon à savoir

Les diagnostics réalisés avant le 1er janvier 2026 n’auront pas besoin d’être refaits. Les propriétaires pourront obtenir gratuitement une attestation de nouvelle étiquette via le site de l’Observatoire DPE-Audit de l’ADEME. Cela évite des frais supplémentaires et permet à tous de bénéficier des effets de la réforme, qu’ils aient ou non refait leur diagnostic récemment.

Les impacts pour les propriétaires et locataires

Des étiquettes plus représentatives

L’objectif premier de la réforme est de rendre les étiquettes DPE plus cohérentes avec la réalité. En effet, l’électricité en France est produite à plus de 90 % sans émission de CO₂, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. L’ancien coefficient donnait une image trompeuse et défavorable de cette énergie.

Désormais, le DPE reflètera mieux la performance réelle des logements électriques. Les propriétaires pourront bénéficier d’une valorisation de leur bien, tandis que les locataires seront moins stigmatisés par des étiquettes injustement basses.

Un coup de pouce pour la valeur immobilière

Un logement mieux classé au DPE est souvent plus facile à vendre et se loue plus rapidement. À l’inverse, les logements classés F et G subissaient une décote pouvant aller de 10 à 20 % de leur valeur, sans compter les restrictions imposées progressivement à leur location.

Avec cette réforme, de nombreux biens sortiront de la catégorie des passoires énergétiques, ce qui redonnera du souffle au marché immobilier. Les propriétaires auront donc intérêt à vérifier si leur logement est concerné par une revalorisation automatique.

Attention aux limites

Toutefois, certaines voix s’élèvent pour rappeler que cette réforme ne résout pas tout. Comme le souligne l’association UFC-Que Choisir, une meilleure étiquette ne signifie pas forcément une facture énergétique plus basse. Un logement mal isolé continuera à consommer beaucoup d’électricité, même si son DPE est réévalué positivement.

Il est donc essentiel de considérer cette réforme comme un coup de pouce administratif, mais pas comme une solution miracle. Les travaux d’isolation, le remplacement des fenêtres ou l’installation de systèmes de chauffage performants restent incontournables pour réduire réellement les charges.

évolution du DPE après réforme 2026
L’évolution du DPE après la réforme du 1er janvier 2026

Pourquoi cette réforme est-elle importante ?

La réforme du DPE s’inscrit dans un contexte plus large de transition énergétique. En abaissant le coefficient de l’électricité, le gouvernement envoie un signal fort en faveur de la décarbonation du parc immobilier.

Cela encourage les ménages à privilégier des solutions comme la pompe à chaleur, qui permet de chauffer efficacement en utilisant une énergie propre. Elle contribue aussi à réorienter les aides à la rénovation vers les logements les plus énergivores chauffés aux énergies fossiles, qui restent les plus polluants.

Au-delà de l’impact direct sur les étiquettes, cette réforme participe donc à la stratégie nationale de réduction des émissions de CO₂ et à l’atteinte des objectifs climatiques européens.

Ce qu’il faut retenir de la réforme

La réforme du DPE 2026 représente un tournant majeur pour le marché immobilier et pour la transition énergétique. En abaissant le coefficient de conversion de l’électricité, elle valorise les logements chauffés avec cette énergie et corrige une anomalie qui pénalisait de nombreux ménages.

Pour autant, cette amélioration reste relative : un logement mal isolé restera énergivore malgré une meilleure étiquette. La véritable clé de la performance énergétique réside toujours dans les travaux de rénovation : isolation, remplacement des systèmes de chauffage anciens, ventilation performante.

Nicolas Mouligner

L’auteur

Nicolas Mouligner est formateur professionnel depuis plus de 20 ans, spécialisé dans l’assurance, le crédit et l’immobilier. Titulaire d’un Master, il accompagne depuis de nombreuses années des publics variés. En 2020, il fonde Les formations de Louis et accompagne ses apprenants avec une pédagogie claire et accessible… en savoir plus



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